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Citroen référé heures en heures

Des interimaires étaient embauchés pour casser la grève des salariés de citroen, l'attente du référé...
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Direction et grévistes de PSA s'affrontent au tribunal

PLUS UNE PLACE assise, plus une place debout non plus. Hier matin, la salle n o 1 du tribunal de Bobigny était pleine à craquer. Plusieurs dizaines de grévistes de PSA Peugeot-Citroën se sont entassés à l'intérieur pour suivre l'audience, tandis que le gros des troupes restait avec banderoles et tambours à l'extérieur, sur le parvis.

Alors que le mouvement entre dans sa troisième semaine, les syndicats CGT, CFDT, SUD et Unsa d'Aulnay, ainsi que le syndicat CGT Manpower France, avaient assigné en référé la direction de l'usine au tribunal de grande instance, l'accusant d'avoir illégalement recours à des intérimaires pour remplacer les grévistes et de porter atteinte au droit de grève. « Je dispose de plusieurs attestations de salariés indiquant clairement : On a mis un intérimaire sur mon poste de travail », déclare M e Marie-Laure Dufresne-Castets, tandis qu'une rumeur d'approbation parcourt la salle. L'avocate des syndicats s'appuie également sur les constatations établies par l'inspection du travail après trois visites à l'intérieur de l'usine. Elle reproche à la direction d'avoir fait « glisser » des précaires aux places vacantes sur les chaînes de montage, mais aussi d'avoir fait appel à des renforts : « Des intérimaires ont été embauchés ou réembauchés au moment de la grève », précise-t-elle, prenant l'exemple d'une salariée dont la première mission datait du 22 septembre 2006. Cette dernière a été rappelée début mars, après le début de la grève le 28 février, pour travailler au montage.

56 intérimaires supplémentaires

Autant d'accusations rejetées par la direction de PSA Aulnay. Elle reconnaît bien avoir accueilli 56 intérimaires supplémentaires - pour un volant habituel de 660 précaires - alors que la grève était en cours. Mais, assure l'avocat Hervé Duval : « Ces contrats n'ont pas été conclus pour remplacer les grévistes. Ils étaient programmés depuis des mois. » Insensible aux réactions mi-goguenardes, mi-indignées des salariés, M e Duval invoque notamment l'anticipation d'un pic de production, ou encore le renforcement des équipes « qualité ». « La loi du 2 juillet 1990 interdit de conclure un contrat pour remplacer un gréviste, mais vous pouvez utiliser les forces de travail dont vous disposez », argumente-t-il, en concluant avec un brin d'ironie : « PSA a perdu 7 000 voitures. Si l'on cherchait à remplacer les grévistes, cela n'a pas eu l'effet escompté. » La décision a été mise en délibéré au lundi 26 mars. En attendant, les grévistes poursuivent leur mobilisation. Une collecte financière a débuté dans le département, pour les soutenir ; 15 000 € auraient déjà été rassemblés.

Gwenael Bourdon
Le Parisien , samedi 17 mars 2007

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